CONGRÉGATION POUR LE CULTE DIVIN
ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS

INSTRUCTION

Redemptionis Sacramentum

sur certaines choses à observer et à éviter
concernant la très sainte Eucharistie

- 51 - On doit utiliser seulement les Prières eucharistiques contenues dans le Missel Romain ou légitimement approuvées par le Siège Apostolique, selon les modalités et dans les limites qu’il a fixées. «On ne peut tolérer que certains prêtres s’arrogent le droit de composer des Prières eucharistiques»  qu’ils modifient le texte approuvé par l’Église, ou encore qu’ils adoptent d’autres Prières eucharistiques, dues à la composition privée.

- 52 - La proclamation de la Prière eucharistique, qui, par nature, est le sommet de toute la célébration, est réservée au prêtre en vertu de son ordination. Ainsi, c’est un abus de faire dire certaines parties de la Prière eucharistique par un diacre, par un ministre laïc, ou bien par un fidèle ou par tous les fidèles ensemble. C’est pourquoi la Prière eucharistique doit être dite entièrement par le prêtre, et par lui seul.

- 64 - L’homélie, qui est prononcée au cours de la célébration de la sainte Messe et fait partie de la liturgie elle-même, «est faite habituellement par le prêtre célébrant lui-même ou par un prêtre concélébrant à qui il l’aura demandé, ou parfois, si cela est opportun, aussi par le diacre, mais jamais par un laïc. Dans des cas particuliers et pour une juste cause, l’homélie peut être faite aussi par un Évêque ou un prêtre participant à la concélébration, même s’il ne peut pas concélébrer».

- 71 - Il faut maintenir l’usage du Rite romain de transmettre la paix un peu avant la distribution de la sainte Communion, comme le prévoit le Rite de la Messe. En effet, selon la tradition du Rite romain, cet usage n’a pas une connotation de réconciliation, ni de rémission des péchés, mais il a plutôt pour but de manifester la paix, la communion et la charité, avant de recevoir la très sainte Eucharistie. En revanche, l’acte pénitentiel du début de la Messe, particulièrement s’il est accompli selon la première forme, comporte ce caractère d’exprimer la réconciliation entre les frères.

- 72 - Il convient «que chacun souhaite la paix de manière sobre et seulement à ceux qui l’entourent». «Le prêtre peut donner la paix aux ministres, en restant cependant dans le sanctuaire, pour ne pas troubler la célébration. Il fera de même s’il veut, pour une juste cause, donner la paix à quelques fidèles». «En ce qui concerne le signe de la paix à transmettre, son mode est établi par les Conférences des Évêques, selon les mentalités, les us et coutumes des différents peuples», et confirmé par le Siège Apostolique.

- 74 - S’il apparaît nécessaire qu’un laïc transmette des informations ou présente un témoignage de vie chrétienne aux fidèles réunis dans l’église, il est généralement préférable que cela ait lieu en dehors de la Messe. Cependant, pour des raisons graves, il est licite de présenter ce genre d’informations ou de témoignages lorsque le prêtre a fini de prononcer la prière après la Communion. Toutefois, un tel usage ne doit pas devenir une habitude. De plus, ces informations et ces témoignages ne doivent pas revêtir des caractéristiques qui pourraient les faire confondre avec l’homélie, ni être la cause de la suppression totale de l’homélie.

LA SAINTE COMMUNION

1. LES DISPOSITIONS POUR RECEVOIR LA SAINTE COMMUNION

- 80 - Comme cela est mis en évidence dans les différentes parties de la Messe, l’Eucharistie doit être présentée aux fidèles aussi «comme l’antidote qui nous libère de nos fautes quotidiennes et nous préserve des péchés mortels». L’acte pénitentiel, situé au début de la Messe, a pour but d’aider les participants à se préparer à célébrer dignement les saints mystères; toutefois, « il n’a pas l’efficacité du sacrement de Pénitence », et il ne peut se substituer au sacrement de Pénitence pour la rémission des péchés graves. Les pasteurs d’âmes doivent veiller attentivement dans la catéchèse à ce que la doctrine chrétienne dans ce domaine soit transmise aux fidèles.

- 81 - De même, la coutume de l’Église affirme qu’il est nécessaire que chacun s’éprouve soi-même, afin que celui qui a conscience d’être en état de péché grave, ne célèbre pas la Messe ni ne communie au Corps du Seigneur, sans avoir recouru auparavant à la confession sacramentelle, à moins qu’il ait un motif grave et qu’il soit dans l’impossibilité de se confesser; dans ce cas, il ne doit pas oublier qu’il est tenu par l’obligation de faire un acte de contrition parfaite, qui inclut la résolution de se confesser au plus tôt.

- 90 - «Les fidèles communient à genoux ou debout, selon ce qu’aura établi la Conférence des Évêques», avec la confirmation du Siège Apostolique. «Toutefois, quand ils communient debout, il est recommandé qu’avant de recevoir le Sacrement ils fassent le geste de respect qui lui est dû, que la Conférence des Évêques aura établi».

- 91 - Au sujet de la distribution de la sainte Communion, il faut se rappeler que «les ministres sacrés ne peuvent refuser les sacrements aux personnes qui les leur demandent opportunément, sont dûment disposées et ne sont pas empêchées par le droit de les recevoir». Ainsi, tout baptisé catholique, qui n’est pas empêché par le droit, doit être admis à recevoir la sainte Communion. Par conséquent, il n’est pas licite de refuser la sainte Communion à un fidèle, pour la simple raison, par exemple, qu’il désire recevoir l’Eucharistie à genoux ou debout.

- 92 - Tout fidèle a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la sainte communion dans la bouche. Si un communiant désire recevoir le Sacrement dans la main, dans les régions où la Conférence des Évêques le permet, avec la confirmation du Siège Apostolique, on peut lui donner la sainte hostie. Cependant, il faut veiller attentivement dans ce cas à ce que l’hostie soit consommée aussitôt par le communiant devant le ministre, pour que personne ne s’éloigne avec les espèces eucharistiques dans la main. S’il y a un risque de profanation, la sainte Communion ne doit pas être donnée dans la main des fidèles.

- 93 - Il faut maintenir l’usage du plateau pour la Communion des fidèles, afin d’éviter que la sainte hostie, ou quelque fragment, ne tombe à terre.

- 94 - Il n’est pas permis aux fidèles de «prendre eux-mêmes la sainte hostie ou le saint calice, encore moins de se les transmettre de main en main». De plus, à ce sujet, il faut faire cesser l’abus suivant : pendant la Messe de leur mariage, il arrive que les époux se donnent réciproquement la sainte Communion.

- 95 - Le fidèle laïc «qui a déjà reçu la très sainte Eucharistie, peut la recevoir à nouveau le même jour, mais seulement lors d’une célébration eucharistique à laquelle il participe, restant sauves les dispositions du can. 921 § 2».

- 104 - Il n’est pas permis à celui qui reçoit la communion de tremper lui-même l’hostie dans le calice, ni de recevoir dans la main l’hostie, qui a été trempée dans le Sang du Christ. De même, il faut que l’hostie, destinée à la communion par intinction, soit confectionnée en employant une matière valide, et qu’elle soit consacrée; il est donc absolument interdit d’utiliser du pain non consacré ou fabriqué avec une autre matière.

151 - Dans la célébration de la Liturgie, on ne doit recourir à l’aide des ministres extraordinaires qu’en cas de vraie nécessité. En effet, cette aide n’est pas prévue pour assurer une participation plus entière des laïcs, mais elle est, par nature, supplétive et provisoire. Toutefois, s’il est nécessaire de recourir aux services de ministres extraordinaires, il faut multiplier les prières, spécialement et avec insistance, pour que le Seigneur envoie sans tarder un prêtre au service de la communauté et suscite de nombreuses vocations aux Ordres sacrés.

- 157 - Si, habituellement, les ministres sacrés présents à la célébration sont en nombre suffisant, y compris pour la distribution de la sainte Communion, il n’est pas permis de députer à cette fonction les ministres extraordinaires de la sainte Communion. Dans des circonstances de ce genre, ceux qui seraient députés à un tel ministère, ne doivent pas l’exercer. Il faut donc réprouver expressément l’attitude de ces prêtres qui, tout en étant présents à la célébration, s’abstiennent néanmoins de donner la communion, en chargeant les laïcs d’assumer une telle fonction.

- 158 - En effet, le ministre extraordinaire de la sainte Communion ne peut donner la Communion que dans le cas où le prêtre ou le diacre font défaut, lorsque le prêtre est empêché à cause d’une maladie, du grand âge ou pour un autre motif sérieux, ou encore lorsque le nombre des fidèles qui s’approchent de la Communion est tellement important que cela risquerait de prolonger la célébration de la Messe d’une manière excessive. À ce sujet, on considère néanmoins que le fait de prolonger brièvement la célébration, en tenant compte des habitudes et du contexte culturel du lieu, constitue une cause tout à fait insuffisante.

Cette Instruction, préparée par la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, selon le mandat du Souverain Pontife Jean-Paul II, en collaboration avec la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a été approuvée par le même Souverain Pontife, le 19 mars 2004, en la solennité de saint Joseph, qui a ordonné qu’elle soit publiée et observée par tous ceux qui sont concernés.

Rome, du siège de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, le 25 mars 2004, en la solennité de l’Annonciation du Seigneur.

Francis Card. ARINZE
Préfet

 

Instruction « Inaestimabile donum »

Sur quelques normes relatives au culte du mystère eucharistique

3 avril 1980

Sacrée Congrégation pour les Sacrements et le Culte Divin

9.  La Communion eucharistique. La Communion est un don du Seigneur, qui est donné aux fidèles par l'intermédiaire du ministre qui a été délégué pour cela. Il n'est pas permis aux fidèles de prendre eux-mêmes le Pain consacré et le calice ; et encore moins de se les transmettre les uns aux autres.

 10.  Le fidèle, religieux ou laïc, autorisé pour être ministre extraordinaire de l'Eucharistie, pourra distribuer la Communion seulement lorsque font défaut le prêtre, le diacre ou l'acolyte, lorsque le prêtre est empêché de le faire à cause d'une infirmité ou de son âge avancé, ou lorsque le nombre des fidèles qui s'approchent de la communion est si grand qu'il prolongerait vraiment trop longtemps la célébration de la messe [20]. Il faut donc réprouver l'attitude des prêtres qui, tout en étant présents à la célébration, s'abstiennent de distribuer la Communion et laissent cette tâche aux laïcs.

11.  L'Église a toujours exigé des fidèles un grand respect envers l'Eucharistie au moment où ils la reçoivent.

Quant à la manière de s'approcher de la communion, les fidèles peuvent la recevoir à genoux ou debout, selon les règles établies par les conférences épiscopales. « Lorsque les fidèles communient à genoux, il n'est pas requis d'eux un autre signe de révérence envers le Saint Sacrement, puisque le fait de s'agenouiller exprime par lui-même l'adoration. Mais lorsqu'ils communient debout, il est vivement recommandé que, s'avançant en procession, ils fassent un acte de révérence avant la réception du sacrement, au lieu et au moment opportuns pour que l'accès et le départ des fidèles ne soient pas troublés » [21]. L'Amen prononcé par les fidèles lorsqu'ils reçoivent la Communion est un acte de foi personnel dans la présence du Christ.

18.   Comme on le sait, les rôles que la femme peut accomplir dans l'assemblée liturgique sont variés : entre autres, la lecture de la parole de Dieu et la proclamation des intentions de prière des fidèles. Cependant, les fonctions de l'acolyte (celui qui sert a l'autel) ne sont pas permises aux femmes 

Missel romain 2002

Génuflexion et inclination

274.  La génuflexion, qui se fait en fléchissant le genou droit jusqu'à terre, exprime l'adoration ; elle est donc réservée au Très Saint-Sacrement, et à la sainte Croix depuis l'adoration solennelle dans l'Action liturgique du Vendredi saint jusqu'au début de la Vigile pascale.

Au cours de la Messe, le prêtre célébrant fait trois génuflexions, à savoir : après l'élévation de l'Hostie, après l'élévation du Calice, et avant la communion. Les particularités à observer lors des Messes concélébrées sont indiquées en leur lieu (cf. nn. 210-251).

Si le tabernacle avec le Très Saint-Sacrement est dans le sanctuaire, le prêtre, le diacre et les autres ministres font la génuflexion lorsqu'ils arrivent à l'autel et lorsqu'ils se retirent, mais non durant la célébration elle-même de la Messe.

Autrement, tous ceux qui passent devant le Très Saint-Sacrement font la génuflexion, sauf s'ils s'avancent en procession.

Les servants qui portent la croix de procession ou les cierges font une inclination de la tête à la place de la génuflexion.

275.  L'inclination signifie le respect et l'honneur que l'on doit aux personnes elles-mêmes ou à leurs représentations. Il y a deux espèces d'inclination : celle de la tête et celle du corps.

  a) L'inclination de la tête se fait lorsque les trois Personnes divines sont nommées ensemble, aux noms de Jésus, de la bienheureuse Vierge Marie, et du Saint en l'honneur de qui la Messe est célébrée.

  b) L'inclination du corps, c'est à dire l'inclination profonde, se fait : à l'autel ; durant les prières Munda cor meum et In spíritu humilitátis ; dans le Symbole, aux mots Et incarnátus est ; et dans le Canon romain, aux mots Súpplices te rogamus. La même inclination est faite par le diacre, lorsqu'il demande la bénédiction avant de proclamer l'Évangile. En outre, le prêtre s'incline un peu lorsque, à la consécration, il prononce les paroles du Seigneur.

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